La vie secrète du carbone
Les activités humaines augmentent rapidement la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Toutefois, les océans contiennent beaucoup plus de carbone que l’atmosphère et déterminent en bout de ligne les concentrations de carbone atmosphérique. Bien que les océans absorbent naturellement environ le tiers du dioxyde de carbone que nous produisons, cette situation changera s’ils se réchauffent et deviennent plus acides.
Roberta Hamme, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la dynamique du carbone océanique, étudie la complexité du cycle du carbone océanique pour prévoir les changements à venir. Elle examine la transformation biologique du carbone, l’équilibre chimique de différentes formes de carbone et la physique du déplacement des masses d’eau océaniques.
Les effets des processus biologiques, chimiques et physiques sur le carbone se font concurrence et sont difficiles à séparer. Mme Hamme cherche à distinguer ces effets en mesurant avec une grande précision des gaz dissous, tels que l’oxygène, et des gaz inertes, tels que l’argon, le krypton et le xénon. Elle utilise ces mesures pour différencier la biologie de la physique, et pour comprendre comment le carbone réagit à ces mêmes processus. L’oxygène, par exemple, peut servir à quantifier la productivité biologique des océans, alors que les gaz inertes, qui n’ont aucune réaction biologique, peuvent être utilisés pour étudier les processus physiques, comme leurs réactions ne sont causées que par la physique.
La recherche de Roberta Hamme contribuera à révéler les secrets entourant la façon dont le carbone se déplace avec les océans et dont cette situation évoluera, ce qui permettra de mieux prévoir les changements climatiques à venir.