Fiction et connaissance transcendantale
Le transcendantalisme s’intéresse aux conditions primitives de notre expérience du monde, de la nature, de notre corps, d’autrui, de la moralité, mais aussi de connaissances telles qu’elles s’instituent dans les sciences (naturelles ou humaines). Il propose ainsi de délimiter (ou de « critiquer ») notre savoir et notre pouvoir d’agir.
Augustin Dumont, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en philosophie transcendantale, souhaite renouveler l’approche actuelle de la « philosophie transcendantale », le courant de pensée fondé par le philosophe allemand Kant à la fin du siècle des Lumières.
Souvent, les chercheurs s’occupent surtout d’inscrire le transcendantalisme dans telle ou telle tradition épistémologique (c’est-à-dire relative à l’acte de connaître en tant que tel), ou encore dans telle ou telle ontologie (par où l’on vise une réflexion relative aux structurations de l’être).
M. Dumont et son équipe de recherche tentent plutôt de reconnaître au discours transcendantal un statut privilégié : celui de la genèse des différents points de vue épistémiques et ontologiques possibles. Une telle genèse est indissociable de ces multiples points de vue, inscrits dans la trame de l’expérience, en même temps qu’elle leur est irréductible, dans la mesure où elle n’est pas « un » point de vue parmi d’autres.
M. Dumont et son équipe veulent repenser la dimension d’imagination propre au transcendantalisme comme à l’expérience qu’il rend possible. Ils se penchent d’abord sur l’histoire de la philosophie et réinterrogent de manière novatrice les différentes conceptions théoriques de l’imagination, ainsi que ses diverses mises en œuvre pratiques dans l’écriture même de la philosophie. Ensuite, ils réfléchissent à la possibilité d’un transcendantalisme engagé dans le débat actuel et acquis à sa dimension de fiction critique de l’expérience.