Évaluation de la productivité


L’excellence du candidat est un important critère d’évaluation du Programme des chaires de recherche du Canada. La productivité de la personne est un des facteurs essentiels qui permettent de mesurer cet aspect. Voici les points dont les évaluateurs doivent tenir compte lorsqu’ils évaluent les candidatures.


Interruptions de carrière et situations personnelles
Titulaires de chaire de recherche du Canada occupant un poste de cadre
Conventions de publication par discipline
Recherche concertée et recherche interdisciplinaire
Équité et diversité dans le cadre du processus d’évaluation par les pairs du Programme


Interruptions de carrière et situations personnelles

Le secrétariat est conscient que certaines situations peuvent nuire au dossier des réalisations en recherche d’un candidat. C’est pourquoi il incite celui-ci à expliquer toute situation personnelle particulière (le cas échéant) pour permettre une évaluation juste de sa productivité de recherche. On demande aux évaluateurs et aux membres du comité qui évaluent la productivité de recherche d’un candidat d’examiner attentivement ces circonstances personnelles et d’être sensibles à leur incidence.

Exemples de situations personnelles justifiées pouvant nuire à la productivité :

  • des interruptions de carrière se produisent lorsque, pour des raisons médicales, familiales ou autres, un candidat est contraint d’interrompre ses travaux de recherche pour une longue période (grossesse, soins à un jeune enfant, soins à une personne âgée, maladie, etc.);
  • des ralentissements, sans interruption complète, se produisent lorsqu’un candidat est contraint de ralentir ses activités de recherche pour des raisons médicales, familiales ou autres (grossesse, soins à un jeune enfant, soins à une personne âgée, maladie, etc.);
  • des retards de publication concernant tout retard légitime de diffusion des résultats de recherche attribuables à des circonstances qui font qu’il est impossible ou peu souhaitable de publier des résultats importants (p. ex. retard de publication pour protéger la propriété intellectuelle);
  • les indicateurs de réalisation et d’excellence pour la recherche interdisciplinaire, ou des indicateurs semblables dans des domaines en émergence, peuvent être plus difficiles à cerner que ceux qui s’inscrivent clairement dans un domaine donné. Les chercheurs qui font de la recherche interdisciplinaire ou multidisciplinaire ou qui travaillent dans des domaines en émergence peuvent être confrontés à des difficultés supplémentaires pouvant nuire à la productivité;
  • les caractéristiques propres aux établissements varient selon qu’il s’agit d’un établissement de petite, moyenne ou grande envergure et peuvent nuire à la productivité. Peuvent varier d’un établissement à l’autre les éléments suivants : possibilités de collaboration et de réseautage, accès à des programmes d’études supérieures, accès à des locaux de recherche, accès à des services de mentorat et d’encadrement, accès à des services professionnels de préparation de demandes de subvention et d’édition ou soutien administratif en recherche (Un chercheur affilié à une petite université n’offrant aucun programme d’études supérieures dans son domaine d’expertise ne contribuera pas de la même manière à la formation d’un stagiaire qu’un chercheur d’une grande université qui offre un vaste programme d’études supérieures bien établi.);
  • la participation à des activités intellectuelles de leadership, notamment la supervision d’initiatives de grande envergure (p. ex. la direction d’un réseau national ou d’installations nationales) est importante et peut permettre à des chercheurs de rayonner et d’avoir un impact à l’extérieur de leur établissement à l’échelle nationale et mondiale. Ces activités sont des activités légitimes d’une chaire de recherche du Canada. Dans certains cas, une telle participation peut toutefois nuire aux résultats de recherche, comme le mesurent certains indicateurs traditionnels d’évaluation par les pairs (dont le dossier de publication).

Veuillez prendre note que les responsabilités administratives de cadre ne peuvent pas justifier une baisse de productivité des titulaires de chaire dont le mandat fait l’objet d’un renouvellement. (Voir ci­dessous.)


Titulaires de chaire de recherche du Canada occupant un poste de cadre

Certains chercheurs ont une productivité éclatante et sont en mesure de fournir des résultats à un niveau auquel on s’attend de la part d’un titulaire de chaire de recherche tout en occupant un poste de cadre. C’est pourquoi le Programme n’a pas adopté de politique officielle empêchant les titulaires de chaire d’occuper ce genre de poste.

Toutefois, l’établissement (en collaboration avec les titulaires de chaire) doit s’assurer que les titulaires de chaire qui occupent un poste de cadre disposent de suffisamment de temps pour atteindre les objectifs de leur programme de recherche au niveau auquel on s’attend d’eux. Les titulaires de chaire qui, en raison d’un manque de temps consacré à la recherche, ont de la difficulté à atteindre leurs objectifs de recherche risquent de ne pas voir leur mandat renouvelé.

Publications

Lorsque les évaluateurs évaluent la productivité de recherche d’un candidat, que définissent la qualité et les répercussions de la contribution de celui-ci au domaine, ils doivent mettre l’accent sur la qualité du contenu d’une publication, et non uniquement sur le nombre de publications, la qualité des revues ainsi que l’impact de celles-ci.


Conventions de publication par discipline

Les publications de recherche peuvent différer énormément d’une discipline à l’autre. Outre le média traditionnel que sont les revues avec comité de lecture, les chercheurs publient aussi le fruit de leurs travaux sous diverses formes : livres, chapitres de livre, articles, monographies, mémoires, articles spécialisés, études, comptes rendus et résumés de conférence ou de symposium, brevets, œuvres artistiques ou de création, publications gouvernementales, comptes rendus de livre par le candidat ou comptes rendus publiés sur ses travaux, rapports de recherche, articles présentés dans le cadre de réunions ou de conférences de recherche et autres formes d’écrits en recherche, y compris la participation à des discours et à des débats publics. Tous ces écrits constituent un apport à la recherche.

Dans certains domaines de recherche en pleine effervescence (informatique, génétique ou micro-électronique, par exemple), des moyens particuliers d’atteindre le public cible rapidement sont utilisés. Les communiqués, la reproduction rapide de rapports et les lettres, de même que la distribution, par voie électronique, de publications préliminaires, sont autant de modes de diffusion des résultats de recherche. Lors de l’évaluation de la qualité et de l’impact, ces contributions doivent toutes être abordées de la même manière. Les évaluateurs doivent s’abstenir d’en considérer certaines comme de « seconde zone » ou comme appartenant à la « littérature grise ».

Les modes de diffusion ayant les répercussions les plus importantes (qu’on mesure au lectorat ou à l’assistance) peuvent ne pas convenir aux résultats de recherche d’un candidat. Il lui appartient de justifier le mode choisi pour diffuser le fruit de ses travaux.

Lors de l’évaluation de la productivité, les évaluateurs doivent aussi se montrer sensibles aux retards justifiés freinant la recherche et la diffusion des résultats. Dans certaines circonstances, il est pour les chercheurs impossible, voire peu souhaitable, de publier des résultats importants avant leur mise en candidature. La protection de la propriété intellectuelle pourrait, par exemple, exiger le report d’une publication.


Recherche concertée et recherche interdisciplinaire

La recherche portant sur les problèmes les plus importants exige de plus en plus la mise en commun des connaissances, de l’expertise et des contributions de chercheurs souvent issus de diverses disciplines. De telles activités concertées sont encouragées, et les évaluateurs doivent particulièrement s’attacher à reconnaître les efforts véritables ayant pour but de créer des liens dans le domaine de la recherche. La créativité et l’innovation sont au cœur de toutes les percées en recherche, qu’elles soient le fruit des efforts d’un seul chercheur ou d’un groupe de chercheurs. Le rôle de la collaboration et de l’interdisciplinarité en tant que mécanisme permettant de maximiser les réalisations en recherche doit être pleinement reconnu par le système d’évaluation par les pairs.

Les indicateurs de réalisation et d’excellence pour la recherche interdisciplinaire ou la recherche dans des domaines en émergence sont souvent plus difficiles à cerner que les indicateurs pour la recherche qui s’inscrit clairement dans un domaine donné. Par conséquent, les évaluateurs doivent prendre en compte les défis supplémentaires inhérents à la recherche interdisciplinaire.

Les propositions portant sur des travaux interdisciplinaires semblent parfois moins ciblées par rapport à d’autres programmes de recherche. On demande aux évaluateurs de tenir compte de cet aspect lorsqu’ils évaluent des travaux interdisciplinaires. On leur demande aussi de faire preuve d’ouverture face aux pratiques et aux méthodes des nombreuses disciplines qu’illustrent les candidatures du Programme des chaires de recherche du Canada.


Équité et diversité dans le cadre du processus d’évaluation par les pairs du Programme

Engagement à l’égard de l’équité, de la diversité et de l’inclusion

Le gouvernement du Canada et le Programme des chaires de recherche du Canada s’engagent à favoriser l’excellence de la recherche et de la formation en recherche au profit des Canadiens. Les travaux de recherche menés au Canada se doivent d’être plus équitables, diversifiés et inclusifs si l’on souhaite produire des résultats caractérisés par l’excellence, l’innovation et l’impact, lesquels sont nécessaires pour saisir les occasions qui se présentent et relever des défis mondiaux. C’est pourquoi le Programme s’engage à respecter les politiques fédérales de non-discrimination et d’équité en matière d’emploi.

Les établissements administrent les fonds obtenus pour les chaires avec l’aide des organismes subventionnaires et du Secrétariat. Par conséquent, tous les établissements qui acceptent des fonds sont tenus de déployer des efforts concertés pour atteindre leurs cibles en matière d’équité et de diversité et offrir un milieu de travail favorable et inclusif. Ainsi, ils appuient les objectifs en matière d’équité, de diversité et d’inclusion au sein du Programme et du milieu canadien de la recherche dans son ensemble.

Les évaluateurs et les membres de comité doivent respecter les normes de rigueur, d’impartialité, de respect et d’équité, de diversité et d’inclusion tout au long du processus d’évaluation des candidatures par les pairs. Ils doivent :

  • se rappeler que, si le critère d’excellence est au cœur de l’évaluation des candidatures du Programme des chaires de recherche du Canada, il faut s’écarter de l’angle restreint et traditionnel de l’excellence afin de tenir compte de cheminements de carrière et de paramètres de recherche originaux (leadership et, recherche appliquée);
  • être conscients de l’éventuel parti pris systémique propre à l’évaluation de la « qualité » (p. ex. s’attarder uniquement aux revues de domaines traditionnels peut défavoriser les chercheurs travaillant dans des domaines interdisciplinaires ou en émergence qui sont plus susceptibles d’appartenir à des groupes sous­représentés. Les évaluateurs doivent donc mettre l’accent sur la qualité du contenu d’une publication etet non uniquement sur le nombre de publications, la qualité des revues ainsi que l’impact de celles-ci);
  • tenir compte des « interruptions de carrière et des situations personnelles » comme motif justifiant un ralentissement de la productivité de recherche;
  • être conscients que tous ont des idées préconçues et des stéréotypes sur le sexe et éviter les préjugés involontaires lorsqu’ils évaluent le mérite d’une candidature;
  • admettre l’existence d’inéquités, au sein des universités, dans l’affectation des ressources et le soutien aux membres de groupes sous-représentés et s’assurer que l’engagement de l’université envers la candidature est aussi fort pour les membres de groupes désignés que pour les autres;
  • évaluer avec impartialité la qualité de la formation des chercheurs formés à l’étranger plutôt que favoriser les chercheurs diplômés par des établissements du pays qui font partie des réseaux déjà en place;
  • être conscients du rôle que jouent les réseaux non officiels dans le soutien de certains candidats au détriment d’autres selon des mécanismes qui encouragent l’excellence (qu’il s’agisse, entre autres, de mentorat, d’encadrement, de réseautage, d’évaluation ou d’invitations à des conférences) et être conscients du parti pris involontaire envers certains candidats en raison de leur accès à ces réseaux ou de leur exclusion de ceux-ci;
  • être conscients du rôle des services de soutien (services professionnels de préparation de demandes de subvention, d’édition, etc.) au cours du processus de demande dans le cadre du Programme des chaires de recherche, en particulier dans les grandes universités (Et même lorsque ces services sont offerts, les candidats n’y ont pas nécessairement accès de manière équitable, car il se peut que les services en question ne soient pas offerts aux petits établissements.);
  • communiquer aux candidats non retenus des observations, le cas échéant, qui les aideront à progresser;
  • être conscients de l’importance des domaines en émergence (notamment la recherche interdisciplinaire, la recherche intersectorielle, la recherche-action, la recherche translationnelle et la recherche sur les pratiques) qui sont valables et majeurs, et encourager d’excellents chercheurs pouvant être moins bien établis en raison de ces nouvelles méthodes de recherche;
  • être conscients de l’importance de la recherche sur des questions liées à la diversité (étude de la condition féminine, étude de la condition des personnes handicapées, étude sur l’immigration et l’établissement des immigrants et études sur les Autochtones).

Au cours des dernières années, le secrétariat a pris plusieurs mesures pour que tous les chercheurs qualifiés aient accès au Programme des chaires de recherche du Canada et qu’ils puissent y participer, notamment des pratiques d’équité, de diversité et d’inclusion.