Tirer le plein potentiel des connaissances en ligne


Selon Susan Brown, le monde numérique est un réseau d’information beaucoup trop complexe pour que les Canadiens puissent le comprendre de manière efficace. C’est pourquoi, son équipe de recherche compte améliorer la façon dont nous tous en général, et les chercheurs en sciences humaines en particulier, pouvons filtrer et comprendre les données en ligne, et ce, en rendant le Web plus intelligent.

« L’univers des données interreliées prend de plus en plus d’importance, de dire Mme Brown, dont les travaux sont financés par le Conseil de recherches en sciences humaines. Si l’on pouvait y intégrer le genre de subtilités dont les chercheurs en sciences humaines ont besoin, on ferait avancer de façon remarquable le fonctionnement du système de connaissances de demain. »

Aidée d’autres universitaires et utilisateurs réguliers d’Internet, Susan Brown, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la recherche numérique collaborative de l’University of Guelph, s’emploie à améliorer la façon dont nous pouvons trouver et utiliser de l’information en ligne. Pour y arriver, elle-même et son équipe utilisent le « Web sémantique », une extension du World Wide Web qui facilite la communication et la compréhension des données.

La meilleure façon de mobiliser les chercheurs en sciences humaines et de les inciter à participer au Web sémantique, estime Mme Brown, est de s’assurer que les liens qui sont importants pour eux soient clairs, tout comme leurs sources et leurs annotations. Or, comme l’infrastructure technologique existante ne permettait pas de soutenir ses travaux, elle a élaboré avec son équipe une nouvelle infrastructure.

« Au fond, nos travaux exigent une nouvelle infrastructure, et je suis très emballée par les deux outils que nous avons créés », explique-t-elle. Le premier outil est un éditeur intégré à un navigateur Web qui permet aux chercheurs et aux utilisateurs d’Internet de créer et d’interrelier diverses données de façon subtile et détaillée. Il s’agit d’un outil plus facile à utiliser que ceux qui existent actuellement sur le Web. Le deuxième outil est un programme qui lit des textes et en reconnaît et associe automatiquement les éléments, comme des références à des personnes, à des lieux, à d’autres textes et à des organismes.

Susan Brown tentera de déterminer si des outils comme ceux-ci peuvent améliorer la qualité et l’efficacité de la recherche en sciences humaines en permettant aux chercheurs d’établir des liens entre leurs travaux et d’utiliser des données reliées automatiquement afin de produire de nouvelles formes de connaissances. Ses travaux de recherche permettront ainsi de créer de nouvelles façons de produire des connaissances et offiront de nouvelles sources de contenu en ligne aux Canadiens, ce qui incitera les chercheurs et le grand public à mieux exploiter le Web.