L’évolution de la chimie des océans
L’azote, l’oxygène et le carbone ont tous des effets importants sur la vie de l’océan, et inversement. Par exemple, la disponibilité de nutriments contenant de l’azote peut restreindre la croissance du phytoplancton, qui se trouve à la base des chaînes alimentaires marines. Les différentes formes chimiques de l’azote déterminent aussi le type de plancton qui se développe. Un manque d’oxygène peut limiter les habitats de poisson ou de microbes, et la teneur en CO2 de l’eau de mer contrôle son acidité et la croissance du corail et d’autres organismes.
La distribution de substances chimiques et leurs formes sont elles-mêmes affectées par la croissance et la décomposition d’organismes, la circulation des eaux océaniques, les échanges avec l’atmosphère, et les sédiments et les apports provenant de la terre. De plus, leurs variations renferment de précieux indices sur les processus biologiques et physiques complexes qui se produisent dans nos océans.
En tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada en science et technologie des océans, Doug Wallace met au point de nouvelles technologies analytiques et robotiques permettant de mesurer les variations de ces éléments chimiques dans nos océans, qu’elles soient naturelles ou causées par l’être humain. Leurs recherches contribuent à déterminer les quantités de CO2 de l’atmosphère qui sont absorbées, à établir comment l’écosystème océanique réagit à un apport d’azote, et comment l’atmosphère et l’océan profond s’échangent de l’oxygène, du CO2 et d’autres gaz.
Nous savons déjà que l’activité humaine se superpose à la variabilité naturelle de ces éléments. Par exemple, les océans ont emprisonné 40 p. 100 du CO2 émis par les combustibles fossiles. Mais les travaux de M. Wallace nous permettront de mieux comprendre l’absorption par l’océan du CO2 anthropique et l’impact de l’activité humaine sur les écosystèmes océaniques.