La tuberculose : approches modernes pour une maladie préhistorique
On estime à 10 millions le nombre de cas de tuberculose par an, causant plus de 1,5 million de décès à travers le monde. En fait, il s’agit de la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. En tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génomique des mycobactéries, Marcel Behr tente de découvrir comment cet organisme survit et se développe chez l’humain.
À l’aide d’outils génomiques modernes, Behr et son équipe de recherche cherchent à comprendre l’évolution de Mycobacterium tuberculosis, l’organisme à l’origine de la maladie. Plus spécifiquement, en comparant Mycobacterium tuberculosis à des organismes apparentés qui ne causent pas la maladie, ils espèrent déterminer les facteurs bactériens qui causent les maladies humaines plus généralement.
De plus, en comparant les souches de Mycobacterium tuberculosis de cohortes définies sur le plan épidémiologique, Behr et son équipe utiliseront les différences bactériennes pour suivre la transmission de la tuberculose dans le temps et l’espace.
Leurs recherches développeront de nouvelles hypothèses sur les stratégies bactériennes permettant l’infection et la maladie. Ces théories seront ensuite testées en perturbant et en remplaçant des gènes lors d’enquêtes expérimentales. Comprendre comment cet organisme manipule notre système immunitaire pour survivre dans notre corps, puis utilise notre réponse immunitaire pour se transmettre entre humains, est essentiel pour la mise au point de nouvelles interventions capable d’arrêter l’épidémie.
Les différences génomiques mises en évidence par Behr et son équipe contribueront aux tests de diagnostic destinés à détecter les infections et les maladies, et orienteront les politiques permettant de mieux utiliser les outils existants. Une meilleure compréhension des interactions entre Mycobacterium tuberculosis et notre système immunitaire pourrait également mener à un nouveau vaccin pour bloquer les infections.