Faire la lumière sur le rôle des peroxysomes dans les troubles immunitaires
Les troubles immunitaires englobent une vaste gamme de maladies chez l’humain et ont un impact toujours plus grand sur notre santé. En fait, le Canada a l’un des taux les plus élevés de troubles immunitaires dans le monde, avec plus de 2 millions de Canadiens qui souffrent de maladies auto-immunes graves et 1 personne sur 1 000 ayant reçu un diagnostic de déficit immunitaire. Il est donc urgent de définir les réseaux sous-jacents qui régissent le fonctionnement des cellules immunitaires, tant chez les personnes en santé que chez celles qui sont malades.
Pour ce faire, Francesca Di Cara, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’immunologie humaine et les interactions hôte-agent pathogène, étudie de quelle façon l’utilisation par la cellule de l’énergie et des déchets (métabolisme) peut contrôler l’activité du système immunitaire, chez les personnes en santé et chez celles qui sont malades.
Toutes les cellules contiennent des structures appelées peroxysomes, qui contrôlent d’importants processus dans le métabolisme, comme l’utilisation par les cellules des graisses et l’élimination des toxines. Grâce à des études menées sur des mouches des fruits, Mme Di Cara et son équipe de recherche ont découvert que les peroxysomes sont essentiels pour activer la défense immunitaire contre les infections bactériennes dans nos cellules immunitaires. Les mouches des fruits sont utilisées dans la recherche depuis 200 ans pour comprendre le fonctionnement de nos cellules, car leurs gènes peuvent être facilement manipulés; de plus, leurs processus cellulaires fondamentaux ressemblent à ceux des humains, notamment certains aspects de la défense immunitaire. Le programme de Mme Di Cara utilise les mouches des fruits afin d’étudier comment les peroxysomes activent et désactivent certaines défenses immunitaires.
Mme Di Cara veut comprendre ce qui se produit dans les cellules immunitaires de patients atteints de troubles immunitaires graves, comme la polyarthrite rhumatoïde. Ultimement, ses recherches ouvriront de nouvelles voies en vue de l’exploration du potentiel des peroxysomes pour modifier la réaction immunitaire.