Combattre les superbactéries en repérant des cibles moléculaires
Depuis des décennies, les représentants de la santé font des mises en garde contre la surutilisation des antibiotiques. Aujourd’hui, les hôpitaux voient une augmentation alarmante du nombre de patients atteints d’infections bactériennes devenues résistantes aux traitements à l’aide d’antibiotiques conventionnels en raison de la surutilisation de ceux-ci. C’est un problème à l’échelle mondiale, et aucun pays n’y échappe.
Plusieurs pathogènes bactériens pouvant être mortels – dont ceux qui causent la tuberculose, les infections cutanées et sanguines ainsi que les maladies respiratoires – ont gagné le statut de « superbactérie ». Ces superbactéries peuvent résister à tous les antibiotiques auxquels les médecins ont recours depuis des décennies.
Utilisant une grande variété d’approches biophysiques, Natalie Strynadka, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la découverte d’antibiotiques sur une base structurelle, veut comprendre, à l’échelle atomique, les mécanismes moléculaires qui permettent à ces fameuses bactéries de résister aux antibiotiques.
Elle et son équipe de recherche espèrent aussi caractériser de nouvelles cibles moléculaires qui permettent aux bactéries et aux infections de se développer, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles classes d’agents thérapeutiques possibles à ajouter à l’arsenal clinique visant à combattre les infections en désactivant ces protéines essentielles.
En caractérisant les mécanismes moléculaires essentiels à l’infection bactérienne et à la résistance aux médicaments, la recherche de Mme Strynadka établira le fondement de nouveaux traitements à l’aide d’antibiotiques qui pourront aider des patients du Canada et du monde entier à combattre et à guérir leur infection potentiellement dévastatrice et même mortelle.