La justice sociale dans le monde contemporain du travail
« Une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale. » C’est ce que déclarait en 1919 la constitution d’après-guerre de l’Organisation internationale du travail. Près d’un siècle plus tard, les défis que pose l’instauration d’une justice sociale sont quelque peu différents, mais pas moins considérables.
Prenons par exemple les jeunes ouvrières qui travaillent laborieusement dans des installations précaires, fabriquant des chaussures de marque qu’elles ne pourront jamais se permettre d’acheter, ou encore des travailleurs migrants temporaires dans le domaine de l’agriculture ou du travail domestique, qui comblent des « pénuries » sur le marché du travail mais risquent l’expulsion s’ils se plaignent des mauvaises conditions de travail. Il y a aussi les pays dont les lois pourraient être contestées devant l’Organisation mondiale du commerce si, pour protéger la santé des travailleurs, ils cherchent à bannir l’importation et l’utilisation de matériaux dangereux comme l’amiante.
Ce sont ces types de défis relatifs au « travail decent » qu’examine Adelle Blackett, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit transnational du travail et développement. Elle tient particulièrement à expliquer les liens étroits entre la réglementation du travail au Canada et le monde du travail ailleurs sur la planète. Ses travaux mettent l’accent sur la relation étroite entre la politique sociale et la politique économique.
Mme Blackett et son équipe de recherche explorent la manière dont les institutions juridiques et les acteurs internationaux pourraient influer sur la quête de justice sociale dans le monde du travail. Leurs travaux cherchent à expliquer pourquoi le droit du travail dans l’économie mondiale contemporaine doit être attentif au développement et au caractère informel du marché du travail.
Les recherches de Mme Blackett pourraient mener à des initiatives de réglementation créatives permettant d’aider à établir une vraie justice sociale pour les travailleurs sur le plan transnational.