Le rôle de l’esprit pour se remettre de blessures
Il y a à peine 20 ans, les discussions sur le rôle de l’esprit dans la douleur ressentie par une personne seraient vite devenues animées. De nos jours, il n’y a plus matière à débat. Les chercheurs ne se demandent plus « si » des facteurs psychologiques influent sur la douleur, mais plutôt « comment » ils le font.
Après avoir subi une blessure grave, certaines personnes s’en remettent complètement, alors que d’autres développent une douleur chronique. À titre de titulaire de la Chaire de recherche du Canada en santé comportementale, les travaux de recherche de Michael Sullivan ont pour but de déterminer les facteurs psychologiques qui contribuent à ce délai de récupération que l’on retrouve chez certaines personnes à la suite d’une blessure. Ses travaux de recherche ont démontré que certains facteurs psychologiques — par exemple la pensée alarmiste, les perceptions d’injustice et la dépression — peuvent effectivement mener à une persistance de la douleur et à une invalidité à la suite d’une blessure.
En déterminant le rôle de ces « facteurs de risque » psychologiques dans les guérisons difficiles, M. Sullivan a aussi mis au point des interventions visant à atténuer les barrières psychologiques afin de compléter la guérison. Il a mis sur pied des programmes qui aident à atténuer la douleur et l’invalidité chez les personnes souffrant de diverses maladies, dont la lombalgie, le coup de fouet cervical, l’ostéoarthrite et la fibromyalgie. Ces programmes d’intervention sont maintenant mis en œuvre dans plusieurs pays à travers le monde, dont le Canada, les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud.
M. Sullivan et son équipe se concentrent maintenant sur les thérapies psychologiques qui pourraient prévenir la douleur chronique à la suite d’une blessure grave. Celles-ci pourraient éliminer des souffrances inutiles et atténuer l’invalidité de milliers de personnes qui se blessent gravement chaque année.