Les soins de santé mentale dans l’Ouest canadien
L’histoire des soins de santé mentale a longtemps été un sujet controversé, particulièrement à cause des questions liées à l’expérimentation médicale, au placement en établissement, à la stérilisation eugénique et, plus récemment, à la commercialisation des traitements pharmaceutiques.
Erika Dyck, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire de la médecine, entend comparer, sous un angle historique, médical et politique, les approches de l’Alberta et de la Saskatchewan à l’égard des soins de santé mentale au cours du 20e siècle. Sa recherche permettra d’illustrer de quelle façon les points de vue divergents des provinces ont eu une influence sur de plus vastes réformes en santé dans les Prairies.
La chercheure mènera deux études afin de mieux comprendre l’histoire médicale de l’Ouest canadien et examinera comment celle-ci s’inscrit dans les tendances internationales. L’une des études lui permettra d’analyser certains des enjeux les plus récents auxquels ont dû faire face les patients, les travailleurs de la santé, les résidents locaux et les décideurs au cours de l’époque qui a suivi la fermeture des établissements de soins de longue durée. Dans le cadre d’une autre étude, la chercheure se penchera sur les interactions entre les impératifs politiques et médicaux qui ont marqué la création des systèmes de santé mentale en Alberta et en Saskatchewan au milieu des débats sur l’eugénique et, par la suite, abordera la question des soins de santé financés par les fonds publics.
Ces études s’appuieront sur les recherches antérieures de Mme Dyck portant sur les expérimentations psychiatriques réalisées à l’aide du LSD (diéthylamide de l’acide lysergique), en Saskatchewan, recherches qui exploraient certaines avenues démontrant comment les objectifs idéologiques en arrivent à façonner la médecine.