Les votes à vendre dans les démocraties émergentes influent-ils sur la réceptivité du gouvernement?
Bon nombre de pays en développement ont adopté des gouvernements démocratiques au cours des récentes décennies. Toutefois, on commence à penser que ce changement ne s’est pas toujours traduit par un meilleur gouvernement.
Les systèmes de patronage électoral – où des politiciens reçoivent des faveurs ou des cadeaux en échange de leur vote – pourraient constituer un obstacle important à la création de gouvernements à l’écoute des besoins de l’électorat, lequel accorde beaucoup d’importance à ce qu’il obtient en échange de son vote (p. ex. de l’argent, des médicaments ou de l’eau). Les politiciens au pouvoir tirent donc avantage des ménages qui n’ont pas accès aux ressources ou aux biens et aux services publics.
Gustavo J. Bobonis, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’économie politique du développement, examine les difficultés liées à l’établissement de bons gouvernements dans les démocraties émergentes. Pour ce faire, il mène de vastes études dans le nord-est du Brésil et le sud du Mexique afin d’analyser la relation entre la pauvreté, le patronage électoral et la réceptivité des gouvernements. Au Brésil, il cherche à découvrir si le fait de fournir un accès privé à l’eau à des familles vivant dans des régions rurales éloignées contribuera à modifier leur façon de voter, leur relation avec les politiciens et la réceptivité du gouvernement vis-à-vis de leurs besoins. Au Mexique, M. Bobonis tente de déterminer si les réformes politiques graduelles qui transfèrent le pouvoir décisionnel à des groupes autochtones locaux améliorent l’accès des familles aux biens et aux services publics.
La recherche de Gustavo J. Bobonis contribuera à recenser et à évaluer les obstacles à l’établissement d’de bons gouvernements qui découlent du patronage dans les démocraties émergentes. Ses constats serviront de preuve à l’appui de réformes graduelles pouvant améliorer la gouvernance au sein des démocraties émergentes.