Citoyenneté inclusive : une voix pour tous et toutes
De nombreux membres de notre société ne sont pas traités comme des citoyens à part entière, sous prétexte qu’ils n’ont pas les compétences cognitives et linguistiques nécessaires à une réflexion politique rationnelle. Nous séparons la société en deux groupes : les « citoyens » actifs et compétents, et les « pupilles » passifs et incompétents. Will Kymlicka se demande si cette division est nécessaire ou souhaitable.
En tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada en philosophie politique, M. Kymlicka examine la possibilité d’élaborer de nouveaux modèles de citoyenneté inclusive qui donne une voix à tous les membres de la société pour leur permettre une pleine participation. Cela inclut les personnes qu’on définit actuellement comme des pupilles, comme les jeunes enfants ou les personnes souffrant d’incapacités cognitives et de démence. De manière plus radicale encore, M. Kymlicka et son équipe de recherche explorent également l’idée que les animaux domestiques devraient aussi avoir un mot à dire quant au développement de la société.
Tous ces groupes sont membres de notre société, ils participent à la vie sociale, respectent les normes sociales et partagent le fardeau de la coopération sociale. Ils ont aussi des préférences marquées en ce qui a trait à ce que devraient être ces normes, même s’ils ne sont pas en mesure de les exprimer. Cela suggère que nous devons trouver des moyens de leur permettre d’« avoir leur mot à dire » sur la manière de façonner les conditions de notre vie sociale commune.
Ultimement, les travaux de M. Kymlicka visent à concevoir de nouveaux modèles d’association et de participation qui reconnaissent et reflètent toute la diversité des expériences et des capacités de tous les membres de la société.