Des puces électroniques miniatures pour sonder les biomolécules
Malgré les progrès de la médecine moderne, plusieurs maladies demeurent toujours difficiles à soigner, car on ne comprend pas bien leur origine à l’échelle moléculaire. C’est le cas de plusieurs types de cancers et de maladies dégénératives qui affectent chaque année un grand nombre de Canadiens.
Pour bien comprendre le mécanisme derrière ces maladies, les chercheurs et les médecins ont besoin de meilleurs instruments, capables de résoudre le puzzle des interactions entre les multiples molécules impliquées. Le défi, c’est que ces molécules biologiques sont très difficiles à observer directement, car elles sont extrêmement petites, bougent rapidement et sont facilement déstabilisées hors de leur milieu naturel.
Delphine Bouilly, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en bionanoélectronique, met au point de nouveaux instruments de mesure permettant de sonder les molécules biologiques et leurs interactions. Mme Bouilly et son équipe de recherche conçoivent et fabriquent des circuits électriques de dimension nanométrique, c’est-à-dire de taille comparable à celle des molécules biologiques. Ces circuits ultraminiaturisés permettent d’immobiliser une molécule individuelle et de caractériser, en temps réel, ses mouvements et ses interactions avec d’autres molécules. Leurs travaux s’appuient sur les plus récentes avancées en nanotechnologie et sur une équipe fortement interdisciplinaire en physique, chimie, génie et biologie.
La recherche de Mme Bouilly et de son équipe engendrera des connaissances inédites sur la mécanique des biomolécules élémentaires, permettant de guider la découverte de nouveaux médicaments et de traitements médicaux. La technologie développée permettra également la conception d’instruments plus performants pour la recherche fondamentale, les essais pharmaceutiques et le diagnostic clinique.